Le PLFSS 2026 fait opticiens parler de lui, notamment pour les opticiens : cette réforme, au cœur du débat économique, inquiète de nombreux professionnels du secteur.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec un déficit visé de -17,5 milliards d’euros pour l’ensemble de la Sécurité sociale, dont −12,5 Md€ pour la branche maladie, l’État serre la vis. Dans le viseur du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2026 : les organismes complémentaires, mais aussi, indirectement, toute la filière optique.
Une taxe exceptionnelle d’un milliard d’euros sur les OCAM, l’introduction d’une franchise sur les dispositifs médicaux, et un allongement du délai de remboursement des lunettes de 2 à 3 ans : ces mesures en apparence techniques ont en réalité des conséquences très concrètes sur l’activité des opticiens.
Or, dans un contexte déjà sous pression (baisse de fréquentation, concurrence tarifaire, désertification médicale), ces annonces pourraient bien accentuer la fragilité d’une profession pourtant essentielle à la santé visuelle des Français.
Dans cet article, on vous aide à y voir clair :
Ce que change réellement le PLFSS 2026 pour votre activité,
Les risques à anticiper dès maintenant,
Et surtout, comment adapter votre modèle économique pour rester rentable, compétitif, et attractif.
L’article 16 du PLFSS 2026 prévoit une taxe exceptionnelle d’environ 1 milliard d’euros sur les Organismes Complémentaires d’Assurance Maladie (OCAM). L’objectif ? Mieux faire contribuer les complémentaires santé au financement de la Sécurité sociale.
Conséquence possible : les OCAM pourraient chercher à compenser cette charge via des ajustements tarifaires ou des restrictions dans les réseaux de soins optiques.
2. Une franchise sur les dispositifs médicaux
L’article 18 du texte propose d’introduire une franchise sur les dispositifs médicaux, équivalente à celle déjà appliquée aux médicaments. Cela concerne les équipements mentionnés à l’article L.165-1 du Code de la Sécurité sociale.
Les lunettes sont potentiellement concernées, même si une liste précise sera fixée par arrêté. Cette franchise ne s’appliquerait pas aux bénéficiaires de la C2S.
Les mesures à surveiller
Allongement du délai de remboursement des lunettes
Plusieurs sources évoquent la possibilité de passer de 2 à 3 ans pour le renouvellement des remboursements optiques. À ce stade, aucune disposition officielle du PLFSS 2026 ne confirme cette mesure.
Impact anticipé (à confirmer) : une baisse du volume de ventes, notamment sur les renouvellements courts.
Révisions du panier 100 % Santé
Des évolutions du panier optique pourraient être discutées dans les mois à venir, comme cela avait été suggéré dans les rapports préparatoires de la CNAM et de la Drees.
Ces ajustements pourraient concerner les plafonds, les critères de remboursement ou les types d’équipements éligibles.
Certaines mesures sont déjà actées, d’autres pourraient encore évoluer d’ici la publication définitive de la loi et des décrets d’application. D’où l’importance, pour les opticiens, de rester vigilants et accompagnés dans leurs décisions financières et stratégiques.
Des conséquences économiques tangibles pour les opticiens
Ce PLFSS n’est pas qu’un exercice budgétaire théorique : ses effets se feront sentir dans le chiffre d’affaires, la rentabilité et la gestion quotidienne des magasins d’optique. Voici les principaux impacts à anticiper.
Une baisse potentielle de la fréquentation et du panier moyen
Avec l’introduction d’une franchise et la pression sur les OCAM, les clients pourraient être moins enclins à renouveler leurs lunettes aussi fréquemment, surtout dans les segments déjà sensibles au prix.
Résultat : une érosion du panier moyen, et un ralentissement du volume de ventes de premier équipement, notamment sur les gammes intermédiaires.
Des marges sous pression
L’augmentation des charges indirectes (moins de remboursement, plus de reste à charge, pression tarifaire des OCAM) combinée à une éventuelle baisse de fréquentation mettra les marges nettes sous tension.
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Les opticiens sous contrat avec des OCAM pourraient subir des renégociations à la baisse des remboursements ou des marges sur les produits référencés.
Des fonds de commerce dévalorisés ?
Les cabinets d’expertise spécialisés dans la transmission constatent que les valeurs de cession d’un fonds de commerce optique sont très sensibles à l’évolution du cadre réglementaire.
Une baisse durable de l’activité ou un allongement des cycles de remboursement pourrait avoir un effet dépressif sur les valorisations.
Un risque pour la santé visuelle… et pour l’administratif des opticiens
Derrière les impacts économiques du PLFSS 2026, se cachent aussi des conséquences sanitaires et organisationnelles importantes. Les opticiens seront en première ligne pour gérer la relation client… et la complexité administrative qui s’annonce.
Moins de renouvellements = moins de suivi visuel
Allonger le délai de remboursement ou augmenter le reste à charge, c’est freiner l’accès aux soins visuels. De nombreux patients, notamment les seniors ou les enfants, pourraient retarder le renouvellement de leurs lunettes.
Risque sanitaire : une baisse du suivi régulier de la vue, avec des conséquences sur l’apprentissage, la conduite, ou le confort visuel au travail.
Les opticiens jouent un rôle clé dans l’orientation vers les ophtalmologues et dans la prévention. Cette fonction pourrait s’affaiblir.
Des demandes de dérogation en hausse
Les règles complexes (franchise, exonérations, renouvellement sous conditions) risquent de générer une explosion des cas particuliers : prescriptions médicales hors délai, erreurs de code LPP, demandes de renouvellement anticipé pour casse ou évolution rapide de la vue…
Cela signifie plus de paperasse, de contrôles, de justificatifs à produire… et souvent des tensions avec les OCAM ou les clients.
Un système de gestion administrative performant deviendra indispensable pour absorber cette charge sans impacter l’expérience client.
Les gagnants du PLFSS 2026 ? Les OCAM
Alors que les opticiens risquent de subir les effets directs du PLFSS 2026, certains acteurs de l’écosystème pourraient, eux, en tirer avantage — au premier rang desquels les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM).
Un repositionnement stratégique des OCAM
Taxés à hauteur d’un milliard d’euros, les OCAM vont devoir réajuster leur modèle économique. Pour compenser, beaucoup d’entre eux pourraient :
Réduire leur niveau de remboursement,
Imposer des réseaux de soins plus restreints,
Négocier à la baisse avec les professionnels de santé.
Ce mouvement pourrait se traduire par une plus grande standardisation des soins… et une pression sur les marges des opticiens partenaires.
Des économies implicites… sur le dos du réseau optique
Avec l’introduction d’une franchise et la possibilité d’allonger le délai de remboursement, les OCAM verront leurs remboursements diminuer mécaniquement. Moins d’actes pris en charge = moins de dépenses.
Bénéfice net : une baisse des coûts de gestion, sans avoir à renégocier toutes les garanties souscrites.
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Certains OCAM pourraient même communiquer sur une “maîtrise des dépenses” pour justifier une stabilité (voire une hausse) des cotisations… alors même que les professionnels de terrain voient leur activité reculer.
Face à ces stratégies, les opticiens doivent regagner du pouvoir de négociation. Cela passe par une meilleure analyse de leur rentabilité, de leurs contrats OCAM et des leviers de différenciation commerciale.
Ce que peut faire votre expert-comptable pour vous aider à anticiper
Dans un contexte mouvant, marqué par des réformes impactantes comme le PLFSS 2026, les opticiens ne peuvent plus se contenter d’une vision comptable classique. L’enjeu : transformer une menace en levier de transformation stratégique.
Analyser l’impact réel des mesures sur votre rentabilité
Un bon expert-comptable ne se contente pas de produire vos bilans. Il peut :
Simuler différents scénarios économiques (perte de CA liée aux nouvelles franchises, baisse du volume de ventes, évolution des marges),
Réviser vos tableaux de bord pour intégrer ces variables dès maintenant.
Résultat : des décisions plus éclairées sur les stocks, la masse salariale ou les investissements.
Réorienter votre modèle économique
Face à la baisse potentielle du panier moyen et à l’allongement des cycles de vente, Extencia peut vous aider à :
Identifier de nouvelles lignes de revenus : lentilles, équipements premium, lunettes connectées,
Optimiser votre politique tarifaire,
Étudier la rentabilité par segment de clientèle.
L’objectif ? Gagner en agilité et maintenir votre marge nette, même avec moins de volume.
Sécuriser votre structure juridique et RH
Les nouvelles règles peuvent aussi avoir des conséquences sur vos statuts, votre fiscalité ou votre masse salariale. Le cabinet Extencia vous accompagne dans :
La restructuration éventuelle de votre entreprise (transmission, holding, etc.),
L’audit RH et la gestion de vos équipes en période d’incertitude,
La recherche de financement si votre trésorerie venait à être tendue.
Conseils pratiques pour adapter votre activité dès maintenant
Face aux bouleversements du PLFSS 2026, les opticiens doivent reprendre l’initiative. Voici les leviers concrets à activer pour préserver votre rentabilité et vous adapter à un environnement plus contraint.
Renforcez votre offre premium et différenciante
Les clients les plus sensibles au prix risquent de retarder leur achat. Pour compenser cette baisse de volume, misez sur :
Des produits à forte valeur ajoutée (lunettes connectées, montures éco-responsables, verres haut de gamme),
Des offres de services (garanties étendues, ajustements gratuits, bilans visuels),
Une expérience client irréprochable pour vous différencier des plateformes discount.
💡 Travaillez votre storytelling, votre merchandising et vos argumentaires de vente.
Adoptez une gestion de trésorerie plus prévisionnelle
Les réformes pourraient créer des pics de trésorerie négatifs : allongement des cycles de vente, baisse des règlements OCAM, hausse des restes à charge clients.
📣 Votre expert-comptable peut vous aider à bâtir un plan de trésorerie ajusté.
Formez vos équipes à l’administratif et à la pédagogie client
Les nouvelles règles (franchises, remboursements, dérogations) vont exiger :
Une meilleure maîtrise des justificatifs et des délais,
Une capacité à expliquer clairement les nouvelles conditions de remboursement à vos clients,
Une organisation fluide pour éviter la surcharge administrative.
💡 Un bon suivi en magasin = moins d’impayés, plus de fidélisation.
Et si cette réforme devenait votre déclic stratégique ?
Le PLFSS 2026 envoie un message clair : les équilibres économiques de la filière optique vont évoluer. Pour certains, ce sera une contrainte. Pour d’autres, une opportunité de structuration, de différenciation et de croissance.
Chez Extencia, nous accompagnons déjà des opticiens comme vous dans l’adaptation de leur modèle économique. Notre mission : vous fournir des outils concrets, des analyses claires et un vrai partenaire de confiance pour prendre les bonnes décisions.
1. PLFSS 2026 : quelles sont les mesures confirmées pour les opticiens ?
Le PLFSS 2026 prévoit une contribution exceptionnelle de 2,05 % sur les cotisations des OCAM (environ 1 milliard d’euros) et l’instauration d’une franchise sur les dispositifs médicaux (L.165-1 du Code de la Sécurité Sociale), qui pourrait inclure les lunettes. Ces deux mesures entreront en vigueur entre 2026 et 2027.
2. Les lunettes sont-elles concernées par la nouvelle franchise ?
Oui, potentiellement. Les lunettes de vue figurent dans la liste des dispositifs médicaux remboursables (LPP). La liste définitive sera fixée par arrêté. Les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S) devraient en être exonérés.
3. Le remboursement des lunettes tous les 3 ans est-il confirmé ?
Pas encore. Le PLFSS 2026 n’intègre pas officiellement cette mesure, mais elle fait partie des pistes étudiées pour réduire les dépenses liées à l’optique. La filière professionnelle reste mobilisée pour éviter son adoption.
4. Quel sera l’impact du PLFSS 2026 sur le chiffre d’affaires des opticiens ?
Une légère baisse d’activité est anticipée, notamment sur les renouvellements et les montures à prix moyen. Le panier 100 % Santé pourrait être moins sollicité, tandis que la demande pour les offres premium et les services différenciants devrait augmenter.
5. Comment un expert-comptable peut-il aider les opticiens à anticiper ?
Un expert-comptable spécialisé santé visuelle aide à mesurer l’impact des nouvelles franchises, à ajuster les prévisionnels de trésorerie, à optimiser les marges et à structurer juridiquement votre activité. Extencia accompagne déjà plusieurs opticiens dans cette transition.
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