Gérer un cabinet dentaire, c’est bien sûr exercer une activité médicale exigeante ; mais c’est aussi un véritable exercice de gestion : il faut piloter la rémunération du praticien, décider de la façon dont les bénéfices sont répartis entre rémunérations, dividendes et investissements, tout en tenant compte des spécificités sociales, fiscales et patrimoniales de l’exercice libéral.
Au sein du cabinet d’Extencia, notre accompagnement des professions médicales et paramédicales — et en particulier des chirurgiens-dentistes — nous permet d’accompagner chaque praticien à structurer sa rémunération selon sa situation personnelle, son mode d’exercice (exercice individuel ou en société) et ses objectifs patrimoniaux.
L’objectif de cet article est de passer en revue les trois grandes composantes de la rémunération, d’en rappeler les enjeux pour un dentiste, et de donner des clés pour trouver le bon équilibre.
1. La rémunération : la sécurité et la régularité
Pourquoi la rémunération est souvent le point de départ
Pour un praticien exerçant en société (notamment une SELARL ou SELAS), la première source de revenus est souvent la rémunération. Cette partie permet notamment :
- d’avoir une rémunération stable et prévisible, ce qui est essentiel pour couvrir les charges personnelles (crédits immobiliers, train de vie, etc.) ;
- de bénéficier d’une protection sociale complète si le statut le permet (maladie, retraite, prévoyance) ;
- d’obtenir plus de crédibilité auprès des établissements bancaires (pour emprunter, par exemple).
Points de vigilance
- Le niveau des cotisations sociales sur la rémunération est élevé : selon le statut (assimilé salarié ou TNS), les charges globales peuvent représenter autour de 30 % à 45 % (voire plus) du net perçu.
- Le salaire est imposé à l’impôt sur le revenu (IR) dans la catégorie des bénéfices non commerciaux, ce qui limite les leviers d’optimisation fiscale à court terme.
Régime juridique et social important
Par exemple, pour la SELARL :
- Le dirigeant majoritaire relève du régime des travailleurs non-salariés (TNS).
- Le dirigeant minoritaire ou égalitaire est assimilé salarié, relevant du régime général.
Notre conseil
Il est judicieux de définir une rémunération « plancher » qui couvre vos besoins personnels tout en préservant une trésorerie saine dans la société. Ce montant devra être revu régulièrement (évolution familiale, projet immobilier, prévoyance). La rémunération constitue la base de vos revenus mais ne doit pas être le seul levier.
2. Les dividendes : un levier d’optimisation fiscale
Pourquoi envisager les dividendes
Une fois le besoin de base assuré par un salaire, l’attribution de dividendes peut constituer un complément intéressant :
- Les dividendes peuvent être fiscalement plus « légers » que la rémunération, notamment s’ils sont remontés vers votre holding.
- Ils offrent une plus grande souplesse : la société peut différer leur versement ou les ajuster en fonction de sa trésorerie.
- Ils permettent de lisser ou de différer une partie de la rémunération au profit de l’investissement ou de la mise en réserve de la société.

Limites et précautions
- La part de dividendes qui dépasse 10 % du capital social + des primes d’émission + des sommes versées en compte courant est soumise aux cotisations sociales.
Régime fiscal
Pour une SELARL, l’abattement de 40 % sur les dividendes (après application d’un abattement forfaitaire pour le foyer) est mentionné.
Notre conseil
L’idéal est de combiner salaire + dividendes : le salaire assure la sécurité et la protection sociale ; les dividendes optimisent la fiscalité et permettent de capitaliser. Le taux optimal dépendra de votre situation personnelle, du niveau de trésorerie de la société, de vos projets (investissement, transmission). Il est fortement conseillé de réaliser des simulations (net après impôts et charges) avec votre expert-comptable.
3. Les investissements : penser à long terme
Pourquoi le regard long terme est essentiel
Exercer en cabinet ne se résume pas à distribuer des revenus chaque année : il s’agit aussi de construire, pérenniser, valoriser votre structure, et anticiper la transmission. Les fonds non distribués, ou les ressources dégagées au-delà de vos besoins immédiats, peuvent être investis dans le développement ou votre patrimoine.
Principaux leviers d’investissement pour un dentiste
- Réinvestissement professionnel : modernisation du matériel, extension ou rénovation du cabinet, investissements immobiliers professionnels, recrutement de personnel, digitalisation. Ce type d’investissement peut directement contribuer à l’augmentation du chiffre d’affaires futur et à la valorisation du cabinet.
- Investissement patrimonial : acquisition de locaux professionnels (souvent via une SCI ou via la SEL/holding), placements financiers, contrats de capitalisation, plan d’épargne retraite (PER) adaptés aux professionnels libéraux…
- Préparation de la transmission : structuration du capital (création d’une holding, par exemple une SPFPL pour les professions libérales) afin de faciliter la cession progressive de l’activité, d’optimiser fiscalement la transmission, de préparer la retraite ou le départ en douceur. Par exemple, le recours à une SPFPL permet des économies fiscales sur les dividendes remontés de la SEL à la holding.
Notre conseil
Intégrez les investissements dans votre stratégie globale de rémunération : ce que vous ne vous versez pas aujourd’hui en rémunérations ou en dividendes peut être valorisé demain dans le développement de votre structure ou dans la cession/transmission de votre activité. Une bonne gestion de la trésorerie et des bénéfices non distribués est donc un facteur clé de long terme.

4. Trouver le bon équilibre : une approche personnalisée
Variables à prendre en compte
Le dosage entre rémunérations, dividendes et investissements dépend de :
- Votre statut juridique (exercice en BNC, exercice en société type SELARL, SELAS, etc.). Par exemple, en BNC, tout le bénéfice est imposé au titre des BNC et les cotisations sociales sont calculées sur la totalité.
- Votre situation familiale et patrimoniale (âge, objectifs de retraite, situation matrimoniale, nombre d’enfants, déficit ou non, etc.).
- Vos besoins de trésorerie personnelle (maison, crédit immobilier, financement des études des enfants, prévoyance).
- Vos objectifs à moyen et long terme : achat immobilier, développement du cabinet, transmission, retraite — et la valorisation de la clientèle.
Pourquoi l’accompagnement est essentiel
C’est ici que l’accompagnement spécialisé prend tout son sens. Chez Extencia, nous accompagnons de nombreux chirurgiens-dentistes dans la structuration de leur rémunération en croisant les aspects fiscaux, sociaux et patrimoniaux. Nous simulons des scénarios (« rémunérations vs dividendes vs réinvestissement ») et analysons les impacts nets, ce qui permet d’orienter les décisions.
Exemple d’approche
Nous définissons d’abord une rémunération minimale cohérente avec vos besoins personnels et garantissant une protection sociale optimale.
Nous évaluons ensuite la part de dividendes pouvant être distribuée, en tenant compte du bénéfice dégagé, de la trésorerie disponible et du régime de cotisations sociales applicable.
Nous déterminons également les montants à réinvestir, que ce soit dans votre société (développement, équipement, modernisation) ou dans votre patrimoine professionnel et privé (holding, acquisition de locaux, etc.), afin de sécuriser votre avenir.
Un pilotage régulier permet d’ajuster ces équilibres : hausse de bénéfice = marge de manœuvre supplémentaire ; tension sur la trésorerie = limitation des dividendes et priorité à la réserve.
Enfin, nous anticipons une éventuelle transmission en posant dès aujourd’hui les fondations juridiques, fiscales et patrimoniales nécessaires, que ce soit pour votre départ ou pour l’arrivée d’un associé.
Bien se rémunérer en tant que chirurgien-dentiste, ce n’est pas simplement choisir entre rémunérations et dividendes : c’est piloter intelligemment votre revenu global, en prenant en compte votre situation personnelle, vos ambitions et les spécificités de votre métier. Un bon équilibre entre sécurité immédiate (la rémunération), optimisation fiscale (les dividendes) et investissement pour l’avenir (le réinvestissement) est un levier de performance financière, mais aussi de sérénité professionnelle.
Avec un accompagnement sur mesure, le praticien peut sécuriser son présent, optimiser sa fiscalité et préparer sereinement son avenir professionnel et patrimonial.
Chez Extencia, nous aidons les dentistes à trouver cet équilibre entre performance financière et sérénité professionnelle. N’hésitez pas à nous contacter pour rencontrer nos experts.



