Les récentes déclarations ministérielles de mai 2025 ont apporté les clarifications attendues par l’ensemble des acteurs du tourisme rural français. Après deux années de réformes fiscales successives qui ont secoué le secteur des meublés de tourisme, la ministre déléguée chargée de l’économie du tourisme a officiellement confirmé le maintien des conditions privilégiées du régime micro-BIC pour les chambres d’hôtes et gîtes classés.
Cette confirmation intervient dans un contexte particulièrement tendu. La vague de modifications réglementaires initiée fin 2023 avait semé l’incertitude parmi les propriétaires d’hébergements touristiques. Premier coup de semonce : l’alignement des meublés non classés sur les règles moins favorables du microfoncier. Second bouleversement : la refonte complète du dispositif micro-BIC applicable dès l’imposition des revenus 2025.
Face aux inquiétudes légitimes des exploitants de chambres d’hôtes et de gîtes ruraux, ces précisions gouvernementales redessinent un paysage fiscal plus lisible. L’enjeu dépasse la simple technique fiscale : il s’agit de préserver l’attractivité d’un secteur économique stratégique pour les territoires ruraux, où l’agritourisme représente souvent un complément de revenus indispensable.
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I. Les confirmations officielles de mai 2025
Les interventions parlementaires de la ministre déléguée au tourisme ont dissipé les dernières zones d’ombre réglementaires. Dans ses réponses devant le Sénat et l’Assemblée nationale, l’exécutif a formellement confirmé que les chambres d’hôtes et gîtes ruraux classés conservent leur statut privilégié au sein du régime micro-BIC.
Un cadre fiscal préservé
La confirmation porte sur des éléments substantiels :
- Seuil de chiffre d’affaires maintenu à 77 700€ annuels
- Abattement forfaitaire fixé à 50% sur les revenus déclarés
- Application du régime défini à l’article 50-0 du Code général des impôts (2°)
Cette architecture fiscale distingue clairement les hébergements selon leur niveau de service et leur classification. Les gîtes ruraux, lorsqu’ils bénéficient d’un classement officiel, sont expressément assimilés aux chambres d’hôtes et relèvent donc du même traitement fiscal avantageux.
Distinction fondamentale avec les meublés non classés
La ministre a rappelé la logique de différenciation qui sous-tend la réforme. Les meublés de tourisme non classés – catégorie incluant notamment les locations de type Airbnb – subissent quant à eux un encadrement fiscal nettement plus restrictif :
- Plafond ramené à 15 000€ de chiffre d’affaires annuel
- Abattement réduit à 30%
Cette dichotomie reflète une volonté politique claire de valoriser la qualité de l’offre touristique et d’encourager les démarches de classification.

II. Architecture du nouveau dispositif fiscal
L’analyse détaillée des nouvelles dispositions révèle une structuration à trois niveaux, directement corrélée à la nature et à la qualité de l’offre d’hébergement proposée.
Tableau comparatif des régimes micro-BIC 2025
Type d’hébergement | Seuil CA annuel | Abattement | Base d’imposition |
---|---|---|---|
Meublés non classés | 15 000 € | 30 % | 70 % des revenus |
Chambres d’hôtes | 77 700 € | 50 % | 50 % des revenus |
Gîtes classés | 77 700 € | 50 % | 50 % des revenus |
Impact de la classification
La classification touristique devient ainsi un véritable levier d’optimisation fiscale. Les propriétaires de gîtes ruraux disposant d’un classement officiel (étoiles attribuées par les organismes agréés) bénéficient automatiquement du régime favorable, au même titre que les chambres d’hôtes traditionnelles.
Cette distinction technique produit des effets financiers considérables. Un gîte générant 40 000€ de revenus annuels sera imposé sur :
- 20 000€ s’il est classé (abattement 50%)
- 28 000€ s’il était non classé et dépassait déjà le seuil de 15 000€
Spécificités des chambres d’hôtes
Les chambres d’hôtes conservent leur statut particulier, reconnu par la réglementation comme une activité d’accueil familial distincte de la location meublée classique. Cette reconnaissance justifie le maintien des conditions préférentielles, soulignant le rôle social et économique de cette forme d’hébergement dans les territoires ruraux.
III. Enjeux stratégiques pour le secteur touristique
Au-delà des considérations techniques, ces arbitrages fiscaux s’inscrivent dans une politique publique plus large de soutien à l’économie touristique des territoires.
Préservation des revenus d’appoint ruraux
La ministre a explicitement justifié le seuil de 77 700€ par la volonté de tenir compte “de la situation des petits propriétaires de chambres d’hôtes, ou de gîtes, recherchant un revenu d’appoint”. Cette reconnaissance officielle du caractère souvent complémentaire de ces activités traduit une approche pragmatique des réalités économiques rurales.
L’agritourisme représente effectivement pour de nombreux exploitants agricoles une diversification indispensable face aux fluctuations des revenus agricoles. Le maintien du régime privilégié préserve cette fonction d’amortisseur économique.
Politique de renforcement territorial
Les déclarations ministérielles s’articulent autour d’un objectif stratégique : “renforcer l’offre touristique notamment dans les zones rurales”. Cette priorité gouvernementale explique le traitement différencié accordé aux hébergements de qualité.
La logique sous-jacente vise à :
- Encourager l’amélioration qualitative de l’offre
- Maintenir l’attractivité des investissements dans l’hébergement rural
- Préserver l’équilibre économique des territoires périphériques
Groupe de travail sur l’agritourisme
L’annonce de la constitution d’un groupe de travail dédié à l’agritourisme signale l’intention gouvernementale d’approfondir la réflexion sectorielle. Cette démarche participative pourrait déboucher sur de nouvelles mesures d’accompagnement, dépassant le seul cadre fiscal.
La ministre a également évoqué la possibilité d’une “mission parlementaire” sur ces questions, suggérant une volonté d’inscrire ces enjeux dans la durée politique.
IV. Perspectives et optimisation fiscale
Malgré la stabilisation du cadre réglementaire pour les hébergements classés, plusieurs stratégies d’optimisation méritent d’être explorées selon les profils d’exploitation.
Alternative du régime réel BIC
Pour certains propriétaires, notamment ceux disposant de charges importantes ou d’investissements récents, l’option pour le régime réel des BIC peut s’avérer plus avantageuse que le micro-BIC réformé.
Cette alternative permet :
- La déduction des charges réelles d’exploitation
- L’amortissement des investissements immobiliers et mobiliers
- Une optimisation personnalisée selon la structure de coûts
Cependant, cette option impose des obligations comptables renforcées et doit être exercée avant les échéances de déclaration fiscale.
Stratégies de classification
Pour les propriétaires de gîtes non encore classés, l’obtention d’une classification officielle représente désormais un enjeu fiscal majeur. Les démarches de classement, bien qu’impliquant certains investissements, ouvrent l’accès au régime micro-BIC privilégié.
Cette stratégie s’avère particulièrement pertinente pour les établissements générant entre 15 000€ et 77 700€ de chiffre d’affaires annuel.
Accompagnement spécialisé
La complexité croissante du cadre réglementaire rend indispensable l’accompagnement par des experts-comptables spécialisés dans le secteur touristique. L’optimisation fiscale nécessite une analyse fine des spécificités de chaque exploitation.
Les domaines d’intervention incluent :
- Analyse comparative des régimes fiscaux
- Stratégies de classification et d’investissement
- Optimisation des charges déductibles
- Anticipation des évolutions réglementaires

Conclusion
Les clarifications ministérielles de mai 2025 confirment la volonté gouvernementale de préserver l’attractivité fiscale des chambres d’hôtes et gîtes classés. Le maintien du seuil de 77 700€ et de l’abattement de 50% traduit une reconnaissance du rôle économique et social de ces activités dans les territoires ruraux.
Cette stabilisation réglementaire offre aux professionnels du secteur la visibilité nécessaire pour construire leurs stratégies de développement. Toutefois, la différenciation croissante entre hébergements classés et non classés impose une réflexion approfondie sur les choix d’investissement et de positionnement.
Face à ces enjeux complexes, l’accompagnement par des experts spécialisés devient indispensable. Extencia, fort de son expertise reconnue dans le secteur touristique et de ses implantations en zones rurales, propose un accompagnement personnalisé pour optimiser votre stratégie fiscale et patrimoniale.
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