Depuis le 25 avril 2025, les infirmiers en pratique avancée (IPA) ont vu leurs droits de prescription significativement élargis. Cette évolution réglementaire, issue de la loi Rist et formalisée par l’arrêté du 25 avril 2025, autorise désormais les IPA à initier certaines prescriptions, notamment des médicaments soumis à prescription médicale obligatoire (PMO), dans des conditions précises.
Pour les pharmaciens, cette réforme implique une adaptation des pratiques de dispensation et une vigilance accrue quant à la validité des ordonnances émanant des IPA. Il est essentiel de comprendre les contours de ces nouvelles prérogatives pour assurer une délivrance conforme et sécurisée des traitements prescrits.
Cet article vise à clarifier les implications de cette réforme pour les officines, en détaillant les nouvelles possibilités de prescription des IPA et en soulignant l’importance d’un accompagnement adapté pour naviguer dans ce paysage réglementaire en constante évolution.
Ce que dit l’arrêté du 25 avril 2025
L’arrêté du 25 avril 2025 modifie l’arrêté du 18 juillet 2018, élargissant les droits de prescription des infirmiers en pratique avancée (IPA). Il introduit deux nouvelles annexes qui précisent les produits de santé et prestations que les IPA sont autorisés à prescrire.
Nouvelles annexes introduites
- Annexe VI : Liste des produits et prestations soumis à prescription médicale obligatoire que l’ensemble des IPA peut prescrire.
- Annexe VII : Listes spécifiques aux domaines d’intervention des IPA, détaillant les prescriptions autorisées avec ou sans diagnostic médical préalable.
Exemples de prescriptions autorisées
Selon l’annexe VI, les IPA peuvent prescrire :
- Des arrêts de travail jusqu’à 3 jours.
- Des dispositifs médicaux tels que des bandes de contention, équipements de protection individuelle, et compléments nutritionnels oraux.
- Des médicaments, y compris :
- Antalgiques de palier 1.
- Antidiarrhéiques, antihistaminiques H1 peu sédatifs, antispasmodiques digestifs.
- Antiseptiques locaux, pansements médicamenteux, antiacides gastriques.
- Antibiotiques spécifiques sous conditions, tels que la fosfomycine-trométamol pour traiter une cystite chez la femme de 16 à 65 ans sans facteur de risque de complication, et l’amoxicilline pour traiter une angine bactérienne à strepto-test positif chez le patient âgé de 10 ans ou plus.
L’annexe VII précise les prescriptions autorisées selon le domaine d’intervention de l’IPA, avec ou sans diagnostic médical préalable. Par exemple, dans le domaine des pathologies chroniques stabilisées, les IPA peuvent prescrire des traitements antihypertenseurs de première ligne sans diagnostic préalable, tandis que d’autres prescriptions, comme les traitements hypolipémiants, nécessitent un diagnostic médical préalable.
Conditions de prescription
- Certaines prescriptions nécessitent un diagnostic médical préalable.
- Les renouvellements de prescriptions doivent être effectués en concertation avec un médecin.
- Les prescriptions sont limitées aux domaines d’intervention spécifiques de l’IPA.

Ce que cela change concrètement pour les officines
L’élargissement des droits de prescription des IPA impose aux pharmacies d’ajuster leurs pratiques professionnelles. Si certaines adaptations sont d’ordre organisationnel, d’autres relèvent directement de la vigilance juridique et réglementaire.
1. Identifier et valider les prescriptions IPA
- Vérification du statut du prescripteur : l’IPA doit figurer sur une liste officielle de professionnels habilités. L’ordonnance doit porter la mention de sa spécialisation et de son domaine d’intervention.
- Contrôle des limites de prescription : certains médicaments ou dispositifs ne peuvent être prescrits qu’en cas de diagnostic médical préalable. Le pharmacien doit être capable de repérer ce cadre.
- Format des ordonnances : les prescriptions doivent comporter toutes les mentions obligatoires (identité du patient, prescripteur, date, durée, posologie, etc.) et être lisibles et conformes.
2. Revoir les procédures internes de l’officine
- Mise à jour des protocoles de délivrance : intégrer les cas où l’ordonnance émanant d’un IPA nécessite une validation particulière ou un retour vers le prescripteur.
- Formation de l’équipe officinale : sensibiliser l’ensemble du personnel à ces nouvelles règles de prescription pour fluidifier la délivrance sans prendre de risque juridique.
- Système d’alerte ou de double validation : notamment pour les cas de primo-prescription de médicaments sensibles ou sous conditions.
3. Collaborer efficacement avec les IPA
- Créer un lien de confiance local : dans certains territoires, IPA et pharmaciens sont appelés à travailler étroitement ensemble. Une bonne communication évite les malentendus et renforce la coordination des soins.
- Fluidifier le parcours patient : un pharmacien informé et proactif dans l’interprétation des ordonnances IPA contribue à une prise en charge rapide, continue et sécurisée du patient.
Pourquoi anticiper ces changements est stratégique
Pour les pharmaciens, l’extension des droits de prescription des IPA n’est pas une simple évolution réglementaire. C’est une mutation structurelle du parcours de soin, qui repositionne le pharmacien comme acteur pivot de la coordination interprofessionnelle.
1. Éviter les risques de non-conformité
- Accepter une ordonnance non conforme à la réglementation IPA peut engager la responsabilité de l’officine.
- À l’inverse, refuser à tort une prescription valide nuit à la qualité de la prise en charge et à la relation de confiance avec les professionnels de santé.
- Mettre à jour ses procédures, c’est donc se protéger juridiquement et préserver son image.
2. Valoriser son rôle dans le parcours de soin
- Le pharmacien devient un vérificateur-clé de la cohérence des prescriptions IPA. Sa maîtrise des règles lui permet de fluidifier le parcours patient.
- En cas de doute ou de prescription hors champ, il peut alerter, proposer des alternatives ou orienter le patient vers un médecin.
- Ce positionnement renforce la légitimité du pharmacien comme expert de la médication et de la coordination.
3. Saisir une opportunité organisationnelle
- Les officines qui anticipent ces changements peuvent revoir leur organisation de délivrance pour gagner en réactivité.
- Elles peuvent également en faire un avantage compétitif local en apparaissant comme des partenaires fiables pour les IPA et les structures de soins.

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