Nos pharmacies font face à une nouvelle donne économique majeure : à compter du 1er septembre 2025, les remises commerciales sur les médicaments génériques chutent de 40 % à 30 %, tandis que celles sur les biosimilaires sont plafonnées à 15 %.
Cette baisse, programmée par l’arrêté du 4 août, s’étalera jusqu’à mi‑2027 : 25 % de remises en 2026, puis 20 % sur tous les segments dès juillet 2027. Concrètement, cela représente une perte annuelle estimée entre 20 000 € et 35 000 € par officine, selon les sources—une pression financière non négligeable pour la rentabilité des officines, et une nouvelle justification de la mobilisation.
I. Les nouveaux plafonds de remises : ce que dit le décret
➤ Les dates clés à retenir
Le décret publié le 4 août 2025 fixe une trajectoire précise d’évolution des remises commerciales accordées par les laboratoires aux pharmacies. Cette trajectoire se déploie en trois étapes :
Période 1 – du 1er septembre 2025 au 30 juin 2026
Génériques et hybrides : plafond de 30 %
Biosimilaires : plafond de 15 %
Période 2 – du 1er juillet 2026 au 30 juin 2027
Génériques et hybrides : plafond de 25 %
Biosimilaires : plafond de 17,5 %
Période 3 – à partir du 1er juillet 2027
Plafond unique de 20 % appliqué à l’ensemble des médicaments concernés.
Cette mesure s’applique à toutes les remises, ristournes et avantages financiers versés par les laboratoires aux officines. Elle touche directement la marge commerciale des pharmaciens, en limitant un levier qui était historiquement essentiel à leur équilibre économique.
➤ Ce qui change fondamentalement
Jusqu’à présent, les remises pouvaient atteindre 40 % sur les génériques — un taux élevé, justifié par la volonté de l’État de favoriser la substitution et de maîtriser les coûts de santé. Avec cette réforme, le gouvernement vise une plus grande homogénéisation et une réduction progressive des avantages financiers, notamment pour contenir les dépenses publiques liées au médicament.
Mais cette logique budgétaire entraîne une modification profonde des équilibres économiques officinaux, notamment dans les zones rurales ou les petites structures où ces remises représentaient une part significative de la marge.
II. Quel impact concret pour les pharmacies ?
➤ Une perte moyenne chiffrée par officine
Les estimations les plus récentes indiquent une perte moyenne comprise entre 20 000 € et 30 000 € par officine et par an, dès la première étape de baisse à 30 %. Dans certains cas, notamment en zones peu peuplées, la perte pourrait même atteindre 35 000 €, selon le profil de l’activité et le volume de médicaments génériques vendus.
Ce manque à gagner représente une baisse directe de l’excédent brut d’exploitation (EBE) des officines, réduisant leur capacité à investir, recruter ou simplement maintenir leur rentabilité actuelle.
➤ Scénarios comparés : 30‑15 vs 20‑20
Voici un résumé comparatif des impacts selon deux scénarios :
Scénario
Période
Remises génériques
Remises biosimilaires
Perte moyenne estimée
Scénario A (30‑15)
Sept. 2025 – Juin 2026
30 %
15 %
20 000 à 30 000 €/an
Scénario B (20‑20 généralisé)
À partir de juillet 2027
20 %
20 %
Jusqu’à 35 000 €/an
➡️ L’application d’un plafond unique à 20 % constitue le scénario le plus défavorable pour la majorité des officines.
➤ Les structures les plus exposées
Certaines pharmacies sont particulièrement fragilisées par ces nouvelles règles :
Pharmacies rurales ou semi-rurales où la vente de médicaments génériques constitue parfois jusqu’à 80 % de l’activité.
Officines en EHPAD qui dépendent fortement des remises sur les volumes élevés de traitements.
Petites structures indépendantes à marge réduite et faible capacité d’absorption des baisses de revenus.
⚠️ En cumulant ces facteurs, la baisse des remises peut rapidement mettre en tension la trésorerie, retarder certains projets ou contraindre à réduire les effectifs.
III. Pourquoi ces remises sont-elles si stratégiques ?
➤ Un levier central de la rentabilité officinale
Pour de nombreuses pharmacies, les remises commerciales accordées sur les médicaments génériques représentent jusqu’à 30 % de leur excédent brut d’exploitation (EBE).
Contrairement aux idées reçues, elles ne constituent pas un “bonus” : elles sont souvent intégrées à part entière dans le modèle économique des officines.
Ces remises permettent de :
Financer des investissements (réaménagement, robotisation)
Maintenir des effectifs stables (préparateurs, pharmaciens adjoints)
Compenser la faible rentabilité de certaines missions de santé publique (vaccination, entretiens, PDA)
En limitant drastiquement ces remises, le risque est donc une fragilisation structurelle, surtout pour les pharmacies à faible volume.
➤ Des marges déjà sous pression
Le modèle économique officinal repose sur des marges réglementées (rémunération à la boîte), souvent jugées insuffisantes pour couvrir l’ensemble des coûts fixes (loyers, personnel, informatique…).
Les remises commerciales venaient justement compenser cette rigidité, en introduisant une marge de manœuvre financière.
Or, en compressant ces marges supplémentaires, on expose les officines à :
Une baisse rapide de rentabilité
Une possible remise en cause de la viabilité à moyen terme, notamment pour les plus fragiles
Des difficultés à absorber les chocs (pénuries, charges imprévues)
➤ Les biosimilaires : une fausse piste de compensation
Certains acteurs institutionnels avancent que les remises sur les biosimilaires, bien que plafonnées, pourraient compenser la baisse sur les génériques. Mais cette hypothèse est largement contestée.
Pourquoi ?
Le marché des biosimilaires reste marginal dans de nombreuses officines.
Leur volume de vente est trop faible pour générer un levier financier suffisant.
Leur dispensation reste plus complexe, souvent limitée à des prescriptions hospitalières ou très encadrées.
En d’autres termes, les biosimilaires ne constituent pas une alternative viable à court terme pour soutenir la rentabilité globale.
IV. Comment anticiper et s’adapter dès maintenant ?
Les nouvelles règles de plafonnement des remises imposent aux titulaires une révision immédiate de leur stratégie financière et organisationnelle. Voici les leviers concrets à activer pour limiter l’impact.
1. Évaluer l’impact financier dès aujourd’hui
Avant toute décision, il est essentiel de chiffrer précisément la perte de marge attendue. Cela permet de mesurer :
Le manque à gagner annuel (selon volume de génériques/biosimilaires)
L’impact direct sur l’EBE
Le seuil de rentabilité à réajuster
Astuce : Un cabinet comptable spécialisé dans le secteur peut vous fournir un tableau de simulation personnalisé.
2. Piloter de plus près la substitution générique
Même si le plafond baisse, le volume de substitution reste un levier :
Suivre précisément le taux de substitution
Mobiliser l’équipe pour maximiser l’adhésion des patients
Valoriser les gammes les plus pertinentes dans le nouveau contexte
Objectif : conserver un volume significatif de remises malgré le plafonnement.
3. Réorganiser ses charges et ses investissements
Avec une baisse de revenus récurrents, mieux vaut :
Reprioriser les dépenses (limiter les investissements non urgents)
Anticiper les éventuelles tensions de trésorerie
Réfléchir à une optimisation des postes de charges fixes (loyer, logiciels, sous-traitance)
4. Adapter la stratégie RH avec prudence
Si des ajustements deviennent nécessaires, il est recommandé de :
Éviter les réactions à chaud
Étudier les possibilités d’optimisation horaire
Envisager des aides au maintien de l’emploi en cas de tension
Un accompagnement juridique et RH permet d’éviter des erreurs coûteuses ou des litiges.
5. S’entourer pour mieux piloter la période
Dans ce contexte incertain, l’appui d’un cabinet expert du secteur officinal est un atout stratégique :
Analyse de votre seuil de rentabilité
Anticipation budgétaire personnalisée
Prévision de trésorerie
Accompagnement RH et juridique
Objectif : transformer une contrainte en opportunité de gestion plus fine.
V. Ce qu’Extencia peut faire pour vous
Chaque officine est différente. C’est pourquoi Extencia propose un accompagnement sur mesure, conçu spécifiquement pour les professionnels du secteur pharmaceutique.
Nos équipes spécialisées vous aident à :
Simuler l’impact financier des nouveaux plafonds de remises sur votre activité
Identifier des axes d’optimisation de votre rentabilité à court et moyen terme
Piloter votre trésorerie avec des outils adaptés à votre typologie d’officine
Réorganiser vos charges et ajuster votre stratégie RH en toute sécurité
Préparer une transition progressive pour limiter les effets de la baisse
Avec une expertise métier reconnue dans la pharmacie, et des implantations locales partout en France, Extencia est un partenaire fiable et réactif pour vous aider à traverser cette période d’ajustement.
La réforme des remises commerciales impose aux pharmacies un nouvel équilibre économique. Si elle soulève des inquiétudes légitimes, elle peut aussi être l’occasion de repenser votre pilotage, d’ajuster vos marges, et de renforcer votre résilience.
Plus que jamais, les pharmaciens ont besoin d’un accompagnement fiable, réactif et compétent pour traverser cette période.
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